3 Continents : la Montgolfière d'or pour la Chine

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Sur la scène de la Cité des Congrès, l'équipe des 3 Continents parée pour le 30^e anniversaire. Photo : Ludovic Failler.

Le documentaire chinois Crimes et châtiments remporte la compétition du Festival des 3 Continents, qui s'est achevé hier à la Cité des Congrès.

+ Palmarès complet, malaise au sein du festival... Tout sur les 3 Continents dans notre dossier spécial !On savait la montée en puissance de la Chine sur la scène internationale du cinéma et l'arrivée d'une nouvelle génération de documentaristes depuis la sortie sur les écrans français du film A l'Ouest des rails du cinéaste Wang Bing. Cette tendance se confirme au terme de la 29^e édition qui totalise 37 000 entrées (dont 5 000 scolaires) après sept jours de compétition. Hier soir, avec ce goût des citations qu'il affectionne, Alain-Pierre Daguin, président de l'association, a prononcé le traditionnel discours de clôture en invoquant cette fois, non pas Montaigne, mais Bernanos qui dans Les Grands cimetières sous la lune écrivait : « C'est la fièvre de la jeunesse qui maintient le monde à température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents. » Un propos de circonstance et une façon de passer le relais à la jeune équipe du festival, avant la traditionnelle remise des prix.Du tableau 2007, rapidement brossé lors de cette soirée, on retiendra au-delà de l'anecdote comment un réalisateur marocain a sauvé la projection d'un film tunisien en emportant les bobines dans ses bagages personnels, les promesses de la nouvelle promotion internationale du séminaire Produire au Sud, les nouvelles orientations esthétiques (vidéo et arts plastiques) de la manifestation, l'affection du public renouvelé pour cette formidable aventure. De même, on n'oubliera pas au coeur des accents d'ailleurs, des sourires, des remerciements en toutes langues : l'hommage d'une jeune cinéaste iranienne à un aîné ; une petite pique envers le manque de punch du film de clôture ; deux chansons interprétées a capella par Pierre Barouh, président du jury ; la bonne humeur communicative de l'acteur sud-africain de Bunny show ; la longue silhouette glamour d'une actrice coréenne. Quant au film de l'année prochaine, il n'est pas encore tourné. On attendra donc les premiers jours de janvier pour savoir quelles pistes non carrossées emprunteront les passagers des 3 Continents. Une seule chose est sûre, on célébrera en 2008 les quarante ans de mai 68 et les 30 ans du festival. Pourquoi pas une section consacrée au printemps avec des titres comme Printemps tardif du cinéaste japonais de Yasujiro Ozu ou encore Printemps, été, automne, hiver... et printemps du Coréen de Kim Ki-duk ? Sinon une série sur les révoltes de la jeunesse de par le monde ? Quoi qu'il en soit, le Festival des 3 Continents promet, comme toujours, de beaux moments dans les cinémas du monde.Yves AUMONT.
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Ouest-France